Pour planifier votre voyage en Thaïlande, il est bon de connaître les principales fêtes bouddhiques qui marquent le calendrier siamois, et animent les temples, villages et villes du royaume.
Nous retiendrons en premier lieu Maka Bucha, Visakha Bucha, et Asanha Bucha, qui sont directement liées à la vie du Bouddha et à son enseignement.
Ces journées hautement spirituelles sont célébrées surtout dans les temples et autres hauts lieux du bouddhisme thaïlandais, comme l’impressionnant parc de Puttha Monton dans la banlieue de Bangkok.
Étant donné qu’elles sont attachées au rythme lunaire, l’emplacement de ces fêtes sur le calendrier varie d’une année sur l’autre. Maka Bucha a lieu en février ou mars, Visakha Bucha généralement en mai, et Asanha Bucha fin juillet, parfois début août.
Célébrer les étapes de la vie du Bouddha et du bouddhisme
Makha Bucha commémore, le jour de la pleine lune du 3e mois lunaire, un rassemblement spontané de moines autour du Bouddha et l’enseignement qu’il leur donna ce jour-là. Neuf mois après son illumination, 1.250 disciples, sans s’être concertés au préalable, convergèrent autour du Bouddha le soir de la pleine lune pour lui rendre hommage au jardin Véluwan, en Inde. Le Bouddha leur enseigna l’Ovat Patimok, qui résume la philosophie du bouddhisme en trois principes : faire le bien, éviter le mal et garder la pureté de l’âme.
Trois mois plus tard, Visakha Bucha (ou Vesak) est l’un des jours les plus importants de la tradition bouddhiste car il correspond aux trois grandes étapes de la vie du Bouddha qui ont eu lieu le jour de la pleine lune du mois hindou Vaisakha, le 6e mois de l’année lunaire. Ces trois grands moments sont la naissance du prince Siddhârta, son illumination, et l’accession du Bouddha au Nirvana 45 ans plus tard.
Célébré au mois de juillet, parfois début août, Asanha Bucha coïncide avec la pleine lune du huitième mois lunaire et commémore l’anniversaire du sermon initial du Bouddha donné à ses cinq premiers disciples à Sarnath, en Inde, ainsi que le premier Sangha (rassemblement de bouddhistes).
Outre les rituels d’offrandes et les sermons des moines aux fidèles, chacune de ces trois célébrations donne lieu, à la tombée de la nuit, à de belles processions lumineuses qui se déroulent autour des temples, sous la pleine lune, dans un rituel nommé Wien Tien : les fidèles font trois fois le tour du bot du temple en tenant une bougie, trois bâtons d’encens et des fleurs. Il s’agit d’effectuer un tour en l’honneur du Bouddha, un deuxième pour rendre hommage à son enseignement, et un dernier pour ses disciples.
L’entrée et la sortie du carême bouddhique
Si vous aimez assister au rituel quotidien des offrandes (Tak Baat), lorsque les moines font le tour de maisons et des marchés portant leur bol a aumône pour mendier leur nourriture en échange d’une bénédiction, sachez que la saison des pluies n’est pas le meilleur moment. En effet, durant cette période qui correspond au carême bouddhique, les moines sont tenus de rester constamment au temple, et ce sont les fidèles qui se déplacent pour leur apporter des offrandes.
Toutefois, le début du carême (Khao Pansa) mérite le détour. Il intervient au lendemain du jour d’Asanha Bucha, après la pleine lune du huitième mois lunaire, et est marqué par les fameuses processions de bougies sculptées géantes, qui symbolisent les bougies traditionnellement offertes aux moines pour leur retraite de trois mois. C’est à Ubon Ratchatani, près la frontière avec le Laos et le Cambodge, que le festival des bougies est le plus réputé.
La sortie du carême, Ok Pansa, intervient à la pleine lune du 11e mois lunaire et marque le début d’un mois (Tod Katin) durant lequel se succèdent dans les campagnes des festivités populaires hautes en couleurs et en musique, à la manière de nos kermesses et bals de village, dans et autour des temples.
Tous parapluies dehors sous le soleil brûlant de Songkran
Très certainement le moment le plus coloré de l’année, le nouvel an bouddhique attire en Thaïlande les foules du monde entier. Appelé Songkran, ses festivités se déroulent sur trois jours au mois d’avril. Si les dates étaient à l‘origine basées sur le calendrier lunaire, elles ont finalement été fixées au 13, 14 et 15 avril.
L’aspect le plus marquant de ces célébrations repose sur la tradition consistant à l’origine à délicatement asperger autrui d’eau, une façon de laver les péchés de l’année écoulée et de se purifier. Mais la modernité et le tourisme aidant, ce geste respectueux et attentionné a inspiré une autre façon plus débridée de célébrer ce nouvel an qui a lieu au moment le plus chaud de l’année : des batailles d’eau généralisées !
Ainsi, pendant trois jours, il est difficile de se promener dans les villes et villages de Thaïlande sans se faire arroser copieusement. Les Thaïlandais, armés de pistolets/fusils à eau ou encore de seaux d’eau glacée, sont postés à tous les coins de rues ou patrouillent à bord de pick-ups pour mouiller tout ce qui bouge. Le mieux reste donc sans doute de mettre son téléphone dans un sac étanche et de plonger dans la liesse !
Loy Krathong, fête des lumières
La dernière fête bouddhique de l’année est Loy Krathong. Il s’agit sans aucun doute de la fête la plus féerique en Thaïlande et dans la région.
Célébrée le jour de la 12e pleine lune de l’année, c’est-à-dire entre fin octobre et début novembre, Loy Krathong marque l’entrée dans la belle saison en illuminant les rivières et autres points d’eau du pays.
À la nuit tombée, les Thaïlandais se rassemblent en effet autour des cours d’eau, lacs, étangs ou même piscines pour y déposer un « krathong ».
« Loy » en thaïlandais signifie « flotter » et « Khratong » renvoie aux petits réceptacles fleuris réalisés le plus souvent avec des feuilles et troncs de bananiers et sur lesquels on allume une bougie et trois bâtons d’encens avant de faire un vœu tout en rendant hommage à la divinité des eaux.
Dans la province de Tak, les krathongs sont réalisés avec des noix de coco. Dans le nord de la Thaïlande, Loy Krathong coïncide avec Yi Peng, la fête des lanternes, une tradition héritée de l’ancien royaume du Lanna qui utilise non pas des kratongs, mais des « khom loy », des lanternes en papiers qui s’élèvent dans le ciel.
La plupart de ces fêtes se retrouvent dans d’autres pays de la région, de l’Inde au Vietnam, sous des noms et formes qui peuvent plus ou moins varier d’un pays à l’autre.